VOLLEY-BALL
NATIONALE 3 FÉMININE
CRISE
Deux entraîneurs qui démissionnent, des résultats en baisse : le volley landais est à la peine
Les Landes désertées
par Gilles Petit
Le problème est grave : en trois ans, les entraîneurs landais de Nationales et de Régionales féminines se sont succédé sans qu'aucune continuité ne puisse être bâtie dans les clubs. Résultat, des performances en chute libre : Saint-Sever qui grimpe en N3 après quatre ans d'efforts, puis retombe aussi vite en Pré-Nationale avant de replonger en Régionale à la fin de la saison. Orthe, qui se débrouillait bien en N3 et qui va descendre. Aire, sur une spirale ascendante l'an dernier, qui monte pour la première fois en Nationale et qui va redescendre aussi après deux mois de crise. Biscarrosse, pas encore inquiet, mais qui vit sa plus mauvaise saison depuis longtemps.
Alors profitons de ce week-end sans match pour essayer de comprendre ce qu'il se passe.
Sophie Plasencie s'est attelée bravement au destin du Cap de Gascogne la saison dernière. Il est vrai que beaucoup de joueuses ont quitté le giron saint-séverin, mais le problème est récurrent : études, mariages, grossesses, blessures, mutations, voilà soixante ans que ces inconvénients perdurent dans tous les sports collectifs. Mais voilà, Sophie Plasencie, après réflexion, a décidé de s'abstenir définitivement après la défaite à Illac samedi dernier.
Même scénario à Aire (pourtant promu !) : Grégory Miramont a rendu les armes lui aussi après trois ans et demi d'effort et bien des frustrations récentes. Même chose à Orthe où les venues de Georges Bonnet puis de Vincent Marchal n'ont pas abouti, Frédéric Forsans devant reprendre le flambeau un peu forcé.
Tous nuls ?. Tous les entraîneurs sont-ils en cause ? On a peine à le croire. Et pourquoi auraient-ils eu des succès dans le passé et tous sombré dans la nullité cette saison ? Ce n'est pas défendable.
Toutes les joueuses sont-elles nulles ? Éliminons quelques jeunes pousses qui arrivent au haut niveau, mais sont tout de même « poussées » par l'envie. Et les autres ? En une saison, sont-elles passées de l'explosion à la mouche tsé-tsé ? On ne peut le croire.
Le problème vient-il des dirigeants ? N'acceptent-ils pas la défaite ? On ne peut adhérer non plus : il s'agit de bénévoles qui se bagarrent depuis des années, adorent le volley et ne sont pas à une défaite près. Et qui même ont repris le train en marche quand le mur s'effritait (Saint-Sever et Orthe par exemple).
Une histoire d'argent ? Certainement pas. Il n'y en a pas en Nationale et Pré-Nationale (en dehors des frais de déplacement). Vrai que dans ces deux Divisions, un Brevet d'Etat est obligatoire (quoique?). Et vous croyez qu'un meilleur salaire va booster les résultats ? Bien sûr que non. Vrai aussi qu'un petit entraînement par semaine en Nationale frise le ridicule. Mais d'autres s'en sont sorties sans faire mieux.
Bref, d'où vient cette catastrophe 2007 ? Cela vient-il de la nature même du volley, sport d'étudiantes dans un département axé sur le basket et où les facs (Bordeaux, Pau, Tarbes) sont éloignées ? Admettons, mais pourquoi bien des équipes ont-elles fonctionné dans le passé ? Question du hasard de la vie des clubs ? En attendant, deux entraîneurs sur les quatre meilleures équipes du département viennent de tirer leur révérence alors que la compétition n'est pas close. Et ça, c'est inquiétant pour le volley landais.